mercredi 21 novembre 2007

Journal 11/11

11/11
Ce n'est pas férié ici (seulement dimanche).
Il y a pourtant, au milieu du square de la place centrale de Bonanjo,
un monument aux morts de 14-18.

C'est très dur ici.
Je ne fais pas ce que je veux, et n'obtiens pas ce que je demande.
Il y a quelques jours déjà, je demande à Maxi, ma femme de ménage, de me trouver un petit presse-citron/presse-orange en plastique (le modèle à un euro). J'ai confirmé ma demande à Hermine. Je ne l'ai pas encore.
Mais elle est allé chercher je ne sais où un robot avec lequel elle m'a fait un litre de jus d'orange, puis, hier, un autre litre, mais de jus de "casse-mangue".
(Avis aux chercheurs de Google: cette appellation est peut-être locale, et sans doute phonétique) c'est un jus de la couleur de la chair de la mangue, légèrement acidulé, comme s'il contenait de la groseille, très épais, même pâteux. Et surtout excellent.

05:39 coup de tonnerre, vent violent, pluie qui fait résonner les tôles du toit, et comme d'habitude, les 4 chambres Est inondées.
-Au Nord, non affectée
-Le bureau de Basile
-Ma salle à petit-déjeuner, encore plus inondée, car j'avais laissé la porte ouverte,
-Et au Sud, la salle de repassage

J'étais au bureau quand cela a commencé, car je voulais faire une mise à jour (partielle) du serveur. J'ai besoin d'une mise-à-jour du serveur, car Moodle exige MySql >= 4.16, et GLPI plante s'il n'a pas une version 4.1x. Mais la version 4.16 n'est pas disponible pour Sarge. Vais-je être obligé de compiler ?

A cette heure-ci, on télécharge en moyenne à 3800B/s, avec des pointes à 4300B/s ; pour une petite mise-à-jour de 23Mo, il faut environ une heure. Sans compter les incidents.

05:54 éclair, coup de tonnerre assez proche, coupure d´électricité. mon téléchargement est interrompu, ma rédaction aussi. Pas de problème pour le téléchargement, apt-get est bien conçu pour la reprise après incident, Je ne me souviens plus quand j'ai enregistré mon brouillon.
Bon, je n'ai perdu que 2 lignes.

et on fait comment, pour le thé ?
C'est dimanche. on peut attendre lundi après-midi pour la réparation.
Je n'ai plus beaucoup d'allumettes. Hier soir, j'en ai utilisé 12 pour allumer le gaz et le mettre au ralenti. Ce réchaud est très délicat.
Je n'ai pas de casserole, juste quelques faitouts, qui versent très mal.
J'utilise donc une tasse comme louche pour servir le thé.

06:10 La pluie se calme. Plus de vent: l'orage s'éloigne. Je vais pouvoir assécher.
08:58 Lumière dans la rue. Mon PC aussi se recharge. J'entends mon frigo.Trois heures d'arrêt pour le congélateur. ça résiste ?

C'est très dur ici.
Je ne fais pas ce que je veux, et n'obtiens pas ce que je demande.
Peu après mon arrivée, j'ai demandé un couteau de peintre. Ceux qui me connaissent savent que c'est l'un de mes outils préférés.Je l'attends toujours. Par contre, Tina est venu avec un vieux couteau de peintre raide et recouvert de peintures diverses, pour nettoyer les carrelages victimes de débordement et de gouttes de peinture.

09:40 essai de reprise des téléchargements. Il n'y a pas de tonalité. L'écran du téléphone est muet. Je ne sais quand partira ce message. Je vais pouvoir méditer sur ma triste existence.

Je décide alors de prendre ma douche avant de sortir.
J'aurais dû la prendre plus tôt, il y avait de l'eau. Donc, j'emmène tout le matériel, et je descends au rez-de-chaussée. Et là aussi. Pas d'eau. Les pompes ont dû s'arrêter à cause de l'orage.
Qu'à cela ne tienne, j'ai toujours un seau dans ma salle d'eau.

Je descends donc à l'EPCO. J'arrive, la chorale chantait.
Je pensais donc que c'était le bon moment pour rentrer.
Hé non ! Le rideau était fermé, ce qui signifie: attendre dehors.
Dans la suite du service, j'ai vu ces rideaux s'ouvrir et se fermer un grand nombre de fois (sans que la nécessité de fermeture me paraisse bien nécessaire pour la partie de la liturgie qui a suivi), manoeuvrés par un diacre ou une diaconesse.

L'église est un bâtiment en bois, avec de grandes fenêtres fermées par un rideau.
Les portes aussi sont fermées par un rideau. Et il y a un espace d'environ 50 cm entre le haut des murs et le toit. Ce qui fait que, de mon château, j'entends très bien les répétitions de la chorale.

Lecture biblique en français et en boulou.
Chants de la chorale (Ils ont répété hier soir, cela a été publié lors des annonces).
Ils sont revêtus d'une blouse verte avec une croix dans le dos.
Vient ensuite la quête. Cela se passe en deux phases
1) pour l'entretien de l'église et des pasteurs (une fois par mois). Il y a deux corbeilles sur la table.
A gauche, contrôlée par une diaconesse avec cahier et crayon, pour les membres de la paroisse.
A droite, contrôlée par une autre diaconesse avec juste ses yeux, pour les visiteurs.
Le résultat est efficace: aussitôt finie, le pasteur annonce le montant recueilli dans chaque corbeille.
2) la quête ordinaire, où les diaconesses font circuler une bourse dans les rangs.
Nous n'avons pas eu le bilan.
Les diaconesses sont habillées en bleu, avec col et poignets blancs.
Ensuite le Sermon. D'abord un sermon en français, orthodoxe et ennuyeux, sur la Justice, la Miséricorde et l'Humilité.
Puis un sermon en Boulou, où le pasteur joue des saynètes, avec des scènes que j'ai supposé se situer dans des magasins, avec des bouts de phrases en français, et tout le monde rit franchement.
Même le pasteur.
Avant la bénédiction finale, une diaconesse s'avance vers le pasteur avec un cahier, et celui-ci nous annonce les nombres d'hommes et de femmes présents à ce culte.
Les pasteurs sortent les premiers, puis l'assemblée, dans l'ordre des bancs, orchestré par une diaconesse. Lorsque j'ai salué le pasteur, il avait déjà deviné qui j'étais.

(deuxième rédaction, la première ayant été perdue par un crash disque)
Déjeuner, après avoir réchauffé mon plat.
Puis j'attends Basile avec qui nous avions convenu un rendez-vous en début d'après-midi, et je m'installe dans le canapé.
Vers 16:00 j'émerge d'une bonne sieste, je parcours le chemin de ronde du château, et je vois:

Je descends me documenter. Cet homme, un ami bricoleur de l'épicier, équipé d'une vielle lampe reliée à deux bouts de fil (outil de test simple mais efficace), s'occupait de rebrancher l'épicerie, sans courant depuis le matin. Il a remarqué qu'après la coupure de ce matin, qui a duré 3 heures pour les privilégiés, seules deux phases avaient été rétablies. Il suffisait donc de brancher les malheureux abonnés de le troisième phase, sur l'une de celle qui fonctionne. Aux employés de la compagnie de trouver ensuite pourquoi une phase est moins chargée que les autres. Il est aussi possible qu'une autre coupure permette de rééquilibrer les phases de manière "naturelle".

16:50 Jean-Gustave, notre gardien, arrive.
J'en profite pour entreprendre un tour du quartier. Je pars en direction du collège "La Roche" (pantalon vert, chemise ou T-shirt blanc), et, après une rue ordinaire, avec ses flaques d'eau parfois profondes que les piétons contournent et où les conducteurs de véhicules surbaissés s'avancent avec précaution, je vois une rue pavée, large et plane, portant le nom de l'honorable J-Raymond Missi, son donateur, ancien député, non réélu. L'association du quartier Siemens l'a remercié pour cette rue, les élèves de l'ESG l'ont encouragé pour "son oeuvre de Modernisme". A l'angle du collège sont affichés sur un grand tableau les résultats nominatifs du BEPC, du BAC.
Après, une rue ordinaire, sans nom, rejoint la Nationale.
Peu de commerces ouverts en ce dimanche. Circulation aisée. Mais je ne traverse pas.
Je remarque, un peu en retrait, une tombe. Je m'avance un peu. Il y a une autre tombe à côté, les deux sont asssez récentes (1975,1988). De part et d'autre, des enfants jouent. Des chaises ont été sorties, et un petit groupe d'hommes et quelques femmes palabrent et tenant une bière à la main. L'un d'eux se lève et commence à me demander ce que je faisais là. Je lui dit que je regarde, mais cela ne lui suffit pas.
Il me demande qui je suis, puis veut voir mon passeport. Je remarque qu'il se calme après avoir vu une carte de visite que j'ai placée comme signet dans mon passeport:

Mon talisman avait déjà montré ses effets un soir, en allant à Douala, nous sommes tombés sur un contrôle de routine, mais Basile n'avait pas la pochette avec les papiers de la voiture. Le policier (un vrai, en service et en tenue) avait alors demandé le papiers du passager, et a pensé qu'il fallait consulter son chef. Il est parti vers la voiture de police, suivi de Basile. Et les choses se sont arrangées, après un coup de téléphone.
Ah, j'y pense, j'ai fait une erreur dans mon premier journal. il fallait lire:
"A ma descente d'avion, un officier des RG me demande de le suivre".

Je continue ma promenade. La pharmacie PK8, point de repère fort utile pour repérer
l'entrée Laïque menant à l'ESIAC (et à l'ESG) était fermée.
Je passe devant le New Cam, calme le dimanche après-midi. Je continue cette rue assez animée, avec de petites boutiques, des buvettes et une superbe villa de style Sud-Africain (Durban, Capetown) mais sans caméra.
Je rentre. La nuit tombe. Je continue d'attendre Basile qui repousse encore une fois l'heure du RV, étant retenu dans une réunion de famille.
20:30 toujours rien.
21:00 Je sors un bout de saucisson à l'ail du frigo, et quelques fruits.
Douche. Dodo.

Aucun commentaire: